Association des Mamans d'Israel


L'association des Mamans d'Israël pour Donner aux enfants Appauvris/Informer les mamans d'Amida-Ima est:
* une Association parrainée et guidée par le Rav Schlammé
* des conférences à visées éducatives
*un journal bi-trimestriel
*un site-blog avec différentes rubriques

jeudi 30 décembre 2010

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La vie des juifs après le Moyen-Age



Parler de la façon de vivre de nos Ancêtres à cette époque n'est pas si facile,nous nous servirons ici des oeuvres de l'écrivain anglais William Shakespeare ( 1564-1616).
Son origine reste toujours obscure aujourd'hui,nul ne sait s'il fut un chrétien observant,un puritain,un Juif ou un marane,cependant la légende de la British Library en fait l'un des premiers traducteurs du Livre d'Ezechiel.
Shylock est le Marchand de Venise,on
le reconnaît visuellement grâce à son chapeau jaune (signe distinctif des Juifs de cette période).
Au premier degré, Shylock signifie "serrure timide" et constitue sans aucun doute un avertissement pour l'auditeur; mais au second degré,Shylock est " celui dont la / les boucles sont timides"!
Son nom semble donc être lié à la coutume des "Payos",c'est à dire l'interdiction de se raser les trois cotés du visage ,ce qui se traduit par le fait que le Juif observant ne se coupe pas les cheveux devant les oreilles ; cette pratique se prolongeant en tirant la mèche de cheveux derrière l'oreille pour plus d'humilité et de discrétion,comme si "la boucle était timide" !
Toujours dans cette mémé pièce ( acte I,sc.2) Bassiano invite Shylock à diner ,celui -ci refuse pour respecter les Lois de la Cacheroute.
I will buy with you , sell with you ,talk with you.....but I will not eat with you,drink with you nor pray wih you !"
("Je peux faire des affaires avec vous,discuter avec vous....mais je ne veux pas manger avec vous,boire avec vous et surtout pas prier avec vous !")
La suite de la pièce suit une sorte de logique juive : le comportement d'un homme a des conséquences directes sur le destin de ses enfants : c'est quand Shylock décide de renoncer à la Cacheroute que sa fille s'échappe de chez lui pour se marier avec un "gentil".
Dans une autre pièce, The Tempest ( Acte -Sc1), le Shabbat est évoqué:
On the sixth hour ; at which time ,my Lord, you said our work should cease"
Par différents textes,on sait que l'age moyen du mariage entre le 15eme et le 16 eme siècle est de vingt cinq ans; or il semble clair que Roméo et Juliette n'ont pas plus de treize ans,il s'agit là d'une invraisemblance historique mais surtout une réalité symbolique:l'alliance des 2 fois 13 aboutissant à 26 (le Téta gramme) ;l'amour étant lié ,ici,à une attirance morbide ,l'union ne peut qu'échouer
Ces quellques exemples montrent que l'Oeuvre de Shakespeare est un petit miroir de la vie de nos ancetres!
Sources:
- Oeuvres de Shakespeare-La Pléiade
-Le Juif caché/Maranisme-Pardes-Iona Dureau-2000
-Les Juifs-D. ieu et l'histoire-R.Laffont-Maxi Dimont-1964
Dr Aharon Feldmann-Juin 2009

la civilisation des troubadours a-t-elle une source juive?

L'époque des troubadours couvre le 12eme et le 13eme siècle ,la province qui nous intéresse ne s'appelle pas encore l'Occitanie,mais elle regroupe un ensemble de régions où les trois principales religions cohabitent.


Les troubadours ont,à première vue,chanté l'amour courtois; ils n'ont jamais considérés la Femme comme une entité négligeable,les épreuves imposées à l'amoureux ne sont que des épreuves temporaires et graduelles;une sorte d'initiation en quelque sorte !


Les troubadours ont désigné leur art sous le nom de " Gay Science", ils écrivirent leurs chants en langued'oc et dans la" Langue des Oiseaux".


Le terme Gay signifie joyeux,ce qui sous-entend que celui qui entend la ballade du troubadour est rempli de joie; la langue des oiseaux est une langue symbolique,où chaque lettre vibre et nécessite un long apprentissage par la réflexion!


L'une des sources de la culture Occitane -la source Juive a volontairement été occultée par de nombreux historiens!


L'usage de la sexualité ,l'amour qui l'accompagne ,l'état d'esprit du couple sont décrits par nos Sages.


Le Zohar donne toutes les recommandations nécessaires pour aboutir à la création d'une action théurgique parfaite, ces textes valorisent la relation entre l'homme et la femme pour aboutir à une vie conjugale idéale,qui subodore la maîtrise de soi et l'élévation spirituelle du Couple.


Dr A.Feldmann-Février 2009

Nicolas Flamel- vous avez dit spoliation


Nicolas Flamel ( 1330-1417 )
Si on interroge un public féru de merveilleux, on apprend que cet individu fut un alchimiste réputé et qu'il découvrit sans doute la " pierre philosophale".
Si on interroge les disciples de Descarte et des historiens récents,on découvre avec stupéfaction qu'il fut un "inventeur de trésors" et qu'il s'enrichit en réalité avec les richesses que les Juifs de France avaient dissimulé avant leur expulsion !
les premiers n'ont peut -être pas tort mais les seconds ont sûrement raison !
On peut lire dans " nouveaux mélanges biographiques et littéraires pour servir à l'histoire de la ville de Lyon" de B.de Lut (1829): "on prétend que Nicolas Flamel découvrit à Naples un ouvrage où étaient consignés des hiéroglyphes qui indiquaient les différents endroits où les juifs cachèrent leurs avoirs quand ils furent chassés de france par le roi Phillipe le bel.
Nicolas Flamel aurait trouvé ce livre et en aurait eu une explication par le fameux cabaliste Rabbi Nazard , revenu en france, Flamel aurait acheté plusieurs de ces maisons.........."
Que penser de cette belle légende ?
D'abord que Nicolas Flamel n' a jamais été à Naples; Naples en latin,c'est Néapoli ou "nouveau soleil",on apprend de là que le "soleil de printemps" [ Pessah ] a sans doute joué un role important dans son enrichissement ; de plus le dit Rabbi Nazard n'existe pas,Nazard n'est-ce pas celui qui a du flair.Bien d'autres détails sont troublant dans cette affaire,remarquons pour finir ces exemples que l'ouvrage indique que des "tètes de lion" marquent l'emplacement des caches; or en hermétisme,le lion a pour correspondant l'or,mais c'est aussi le symbole de la tribu de Yehoudah,celle qui devait garder les trésors du Temple!
Que peut-on penser de la richesse de Nicolas Flamel ?
Elle semble disproportionnée avec ce qu'un alchimiste , même doué, ait pu obtenir au cours de ses distillations et manipulations. Or Nicolas Flamel va faire des donations considérables aux oeuvres charitables et religieuses,il va fonder de nombreux hôpitaux et églises,comme s'il avait quelque chose sur la conscience,serait-ce une richesse mal acquise ?
Et si malgré tout cela .......dans son ouvrage " le livre des figures Hiéroglyphes",Nicolas Flamel écrit dans la préface:" Et toi, D.ieu tout puissant tu as daigné ouvrir en la terre devant moi ,ton indigne serf,tous les trésors des richesses du monde............."
Malgré lui,l'auteur utilise des images de fouilles,de lieux souterrains,de trésors;il n'y a aucune référence aux méthodes et aux secrets alchimiques.
Que Nicolas Flamel se soit intéressé à l'Alchimie,c'est probable mais entre lecture des manuscrits et leur réalisation,il n'y avait qu'un pas qu'il n'a sans doute jamais franchi!
Alors,pourquoi tout ce micmac? Pour plusieurs raisons;
d'abord parce que lors du règne du roi Charles V,grand érudit,un alchimiste est bien considéré et ne risque pas grand chose, ensuite, parce qu'un inventeur de trésors,utilise souvent la magie pour arriver à ses fins,ce qui risque de déclencher la justice civile et religieuse.Enfin,s'il y a trésor,c'est d'une part que des héritiers peuvent encore subsister et donc qu'un chercheur de trésors peut être assimilé à un voleur;mais de plus,selon l'usage de l'époque,l'or et les pierreries vont au Roi,l'argent et les gemmes au seigneur,or en Île de France,le Roi est tout cela , ce qui fait que la découverte du moindre trésor va dans la caisse du Roi!
On peut donc comprendre facilement que Nicolas Flamel ait préféré se faire passer pour un habile alchimiste ,dépensant sans compter pour des oeuvres pieuses plutôt que d'avouer avoir eu en sa possession la richesse de la spoliation des biens juifs!
Sources:
- " Le dragon d'or"-Robert Ambelain-1958
- "le faiseur d'or"-Léo Larguier
Dr Yanashewski-Un.Hen.Montréal-5768

Louis IX (1215-1270) et la ségrégation


Texte du Dr Enoch Yaneshewski- Univ.Hebr.Montréal


A partir du 11 ème siècle , la situation des Juifs dans la chrétienté occidentale s'est rapidement dégradée pour aboutir à une ségrégation larvée dont la finalité a été les avis d'expulsion.
Les Communautés Juives du Royaume de France sont passées d'un statut privilégié avec les Carolingiens à un statut persécute avec les Capétiens.
Pourquoi ce changement;sans doute parce que la chrétienté du 11ème siècle est parcourue par de profonds mouvements de pénitence et d'auto purification ;cependant,malgré la détérioration évidente du climat,le mouvement cabaliste naît dans le midi de la France,notamment en la personne de Rabbi Isaac l'aveugle(1165-1235) qui met en place par ses enseignements la pensée théurgique juive.
Dès le 12 eme siècle,pourtant,l'église va poser les bases canoniques de la marginalisation des Communautés pour les isoler de la chrétienté.
Le quatrième concile de Latran,convoqué par le pape Innocent III (1215) va émettre une série de mesures dont trois canons concernent nos ancêtres.
Le Canon 62 interdit l'usure et exige e remboursement des intérêts excessifs,mais comme l'a montré récemment l'historien Jacques Heers,le texte a une portée générale et ne vise pas les Juifs en particulier;le Canon 68 impose aux Juifs et autres "païens" d'être vêtus différemment
"pour éviter les mariages mixtes";et le Canon 70 interdit aux juifs baptisés (de force ou non) de conserver leurs anciens rites.
Au 13 ème siècle, selon l'historien Jacques le Goff,les Juifs sont entre 50 et 100.000 dans le royaume de France,cette population est sous la tutelle directe du Roi;le Roi Louis IX considère le Judaïsme comme une vraie religion,dont le christianisme est sorti mais il déplore son errance.
Dès son jeune âge,Louis IX [ Ordonnance de Melun-1230],il promulgue qu'il est interdit au Juif d'emprunter et que le préteur ne doit rien recouvrer au delà du capital.
En 1234,une Ordonnance remet aux débiteurs chrétiens le tiers de leurs dettes auprès des Juifs .
L'Ordonance de 1254 interdit au Juif toute forme de prêt et les invite à travailler de leurs mains;toutes ces mesures déstabilisent gravement l'équilibre financière des Communautés.
D'autres mesures hélas vont frapper les Communautés; la diffusion de nouvelles versions du Talmud vont être jugées agressives vis-à-vis du christianisme,ceci incite un juif converti nicolas donin à dénoncer les pseudo-dangers du texte ( c'était il y a juste 750 ans).
A l'issue d'une controverse célèbre, le Talmud est condamné à être brûle sur la place publique à Paris en 1242,et en province jusqu'en 1244.
Louis Ix, à la fin de son règne ( Ordonnance de 1269) va appliquer avec sévérité le Canon 68 de Latran IV qui ordonne les signes distinctifs pur les Juifs,il impose alors le port de la rouelle:"une roue de feutre..........cousue sur la partie supérieure du vêtement,sur la poitrine et dans le dos....."; l'omission du port de cette rouelle infamante prédispose le Juif à une amende de 10 livres.
Bien sur, loin de moi de penser à excuser ce Roi que l'on a qualifié de "saint" mais il ne faut pas oublier que la société sur laquelle il règne est intolérante et qu'il voit dans la religion chrétienne le ciment de l'unité du Royaume.
Il n'a en fait que suivi ses prédécesseurs,il a accentué les exclusions économiques,il a confisqué de façon arbitraire les biens pour financer les croisades,mais contre toute attente, il s'est opposé avec véhémence aux exactions contre les Juifs.
Toutes ces lois ont eu un retentissement sur la représentation du Juif dans l'art;jusqu'au 11ème siècle,il n'y a pas de différenciation à proprement parlé ,mais à partir du règne de Louis IX,l'iconographie se fait plus caricaturale,il est représenté plus petit que le chrétien,basané,avec une grande barbe.............La Synagogue, quand à elle est représentée comme une femme portant un bandeau sur les yeux ( voir photo/Portail de notre dame de Paris) , sa bannière est brisée et un gouffre béant engloutit les Juifs à ses pieds.
Bibliographie
* Histoire des Juifs de France-dir B.Blumenkranz
* les Propos de saint Louis-Jacques le Goff-1974
*l'Histoire assassinée-Jaques Heers-2006.
*Histoire de l'art-Ernst Gombrich-1986

Les Croisades


Le sujet qui nous préoccupe aujourd'hui, ces sont les croisades. mais avant d'essayer de comprendre leurs implications sur les Communautés Juives de l'époque,il convient d'expliciter ce terme de "croisade".

Pour les hommes du moyen-age ,ceux qui quittèrent leurs familles et leurs biens étaient des pèlerins et non des croisés.

Et ce fut ainsi pendant des siècles.


A aucun moment , le terme "croisade" ne figure dans les textes pontificaux ( Bulles) ,ce terme "croisade" qui nous semble si familier n'est apparu que vers 1500,sous la plume de chroniqueurs parlant d'un lointain passé;il s'agit donc d'un terme inventé de toute pièce et forcement suspect.


Parler des croisades comme des expéditions dont la finalité était d'assurer le libre accès de Jérusalem,c'est travestir la réalité.

En 1096,les francs n'ont pas promis de mener une guerre impitoyable contre les occupants de Jérusalem ,car ils en ignorent totalement l'existence.

Ils s'arment simplement pour pouvoir prier librement sur la tombe de marchemo.

C'est en 1095 ( Rachi a cinquante ans) qu'est prêchée la dite première croisade ,qui se résume en fait à un combat entre l'occident et le moyen-orient.
Pour les Juifs, comme pour les autres populations,cette lutte reste dans toutes les mémoires comme l'un des principaux pogrom médiéval ,connu dans nos textes sous le nom de "Guezeroth 4586".
Les massacres et exactions furent le fait de bandes organisées cupides,il en résultat que des Communautés Ashkénazes entières préférèrent se donner la mort plutôt que de se convertir au christianisme ( Metz,Prague...); les historiens estiment aujourd'hui le nombre de victimes à environ cinq mille ,sans compter le grand nombre de conversions sans retour.
Après la prise de Jérusalem ( 1099), il y eut d'autres croisades,telle la troisième (1188) où de grands massacres furent perpétués notamment en Angleterre (York....).
Depuis la destruction du second Temple ,jamais les Communautés n'avaient subi un tel holocauste,les bouleversements provoqués par ces évènements tragiques déclenchèrent entre autre une "Alya " parmi de nombreux Sages; ainsi "la troisième Communauté" fixée à Jérusalem prit le nom de "Communauté de ceux qui viennent du pays de France".
Les Communautés Ashkénazes ont perpétué le souvenir des massacre de la dite première croisade par des prières,des jeunes et des chroniques..
Pour donner une dimension solennelle et spirituelle à ces évènements,nos Sages ont composé des Prières et des Chants: les Seli'hoth ( espérance) et les Quinoth ( lamentations).
La prière la plus significative est celle qui débute par " Av hara 'hamim" récitée par les Communautés Ashkénazes ,le Shabbes matin depuis le 12eme siècle.
Les Pyoutim ajoutés pendant les quatre Chabbatoth entre Roch'Hodech Iyar et Roch'Hodech Sivan se rapportent tous aux massacres de 1096
L'une des première conséquence de ces massacres fut que les Juifs ont ressenti un besoin de protection,jusque là , ils avaient le droit d'être armés;désormais ils vont se placer sous la protection des souverains,et donc d'une certaine manière,à leur merci!
Cependant,les derniers travaux historiques nous montrent que ces massacres ,malgré leur ampleur,n'ont pas entraîné de dégradation de la situation économique et juridique des Juifs,comme on a tenté de nous l'inculquer au 19ème siècle ,voulant par là nous démontrer la noirceur du moyen-ageet la splendeur du siècle des lumières qui a abouti à la pseudo émancipation des juifs de france.
ainsi,au point de vue spirituel , les centres de Rhénanie et du Nord de la france se sont développés jusqu'au 13ème siècle ; dans la dernière partie du 12 ème siècle,s'est développé le
Hassidisme Ashkénaze"dit " Piétisme Rhénan" où des Sages ont essayé d'apporter des réponses originales à la Pensée,à la Mystagogie et à l'éthique Juive.
On peut comprendre dès lors que , dans l'oeuvre de Rachi,comme ans celle des Ba'alei Hatossefoth, rien ne soit dit à propos de ces pseudo-croisades.
Bibliographie:
A social and religious History of the Jews.S.W.Boston-Columbia Univ.Press-1957
European Jewry and first crusade-R.Chazan-Berkeley-1987
Medieval Jewry in Nothern France-R.Chazan-1973
l'Histoire assassinée-Jacques Heers-Ed.de Paris-2006
Dr Enoch Yaneshewski-Un.Heb.Montreal - 5767

Philippe Auguste



Philippe II dit ‘’ auguste’’ (1165-1223)




Fils de Louis VII, Philippe II naît le 21 août 1165, il est sacré le 1er novembre 1179 et meurt le 14 juillet 1223.
Il est le septième roi de la dynastie des Capétiens, et le premier souverain à porter le titre de Roi de France, au lieu de Roi des Francs.
Il demeure un personnage très étudié, non seulement pour la longueur de son règne, mais aussi pour ses victoires militaires (Bouvines-27 juillet 1214-apogée de son règne) et pour ses démarches en vue d’affermir le pouvoir central et mettre fin à la féodalité.

A cette époque, les Juifs forment des Communautés importantes dans plusieurs villes. Ils sont ordinairement soumis au contrôle royal, beaucoup se sont spécialisés dans le prêt à interets, interdit aux chrétiens.
En 1182, Philippe II (au début de son règne) prend la décision d’expulser les Juifs et de confisquer leurs biens (avril 1182), ce qui tranche avec la protection accordée par son père Louis VII.
La motivation officielle désigne les Juifs comme responsables de nombreuses calamités ; mais la véritable raison est de renflouer les caisses de l’Etat, bien vides au début du règne.
Les Juifs sont pour le roi, comme le raconte le chroniqueur du temps-Rigord- « très riches, cupides et cruels, ils tuent les enfants chrétiens et profanent les objets sacrés qu’on leur confie en gage ».

Les Juifs se réfugièrent pour la plupart à Rouen et en Normandie (possession anglaise) ; ces mesures furent populaires mais ne perdurèrent pas, l’interdiction de territoire fut difficile à appliquer et elle cessa en 1188 ; il s’ensuivit une attitude pseudo-conciliatrice !

Dès leur retour, les Juifs furent protégés moyennant un nouvel impôt
(la Taille) et le payement d’un droit d’enregistrement de leurs transactions.
Celles-ci furent extrêmement réglementées, avec un intérêt maximal de quarante trois pour cent !


CE FUT UNE EPOQUE DE RAYONNEMENT !



Bibliographie :


- Ph. Auguste et son gouvernement. John Baldwin-Fayard-1991
- Actualité de l’Histoire : les Rois de France-1991
- Les Capétiens-R.Laffont-1999


Dr Enoch Yanishevski-5766


Rachi


Bulles de Champagne : la légende de Rachi



De nombreuses légendes tournent autour du nom de Rachi (Rabbi Chelomo ben Itzhak), d’après certains textes, lors d’un voyage en Orient, il serait devenu le disciple de Maimonide,
Ce qui est très curieux car celui-ci est né en 1135, soit trente ans après la mort de Rachi !

La naissance de Rachi : les légendes concernant la naissance de Rachi se trouvent pour la plupart dans le Shalchelet ha Kabbalah (la chaîne des Traditions) publié en 1587 par Gédalia ben Joseph ibn Yahia.

Le premier problème qui se pose est celui de la filiation de Rachi ; comme on ne connaît pas ses ancêtres, on a crée de toute pièce des généalogies fantaisistes mais prestigieuses ; ainsi selon une descendance élaborée en Italie au 17eme siècle, Rachi descendrait d’un Rabbin du 2eme siècle-Johanan ha-Sandlar-, l’un des derniers disciple de Rabbi Akiba !
Comme si cela ne suffisait pas, Rachi bénéficie aussi de l’aura de son oncle maternel Simon ben Isaac dit le Grand- Rabbin de Worms, qui dit on descend du Roi David !

Le deuxième problème est celui de la naissance de Rachi proprement dite, la tradition raconte que son Père possédait un joyau de grande valeur.Des Non juifs voulurent le lui dérober mais Isaac ne cédât point.
Un jour, ils l’attirèrent dans un piège sur un navire et plutôt que de leur donner la pierre, il la jeta dans la mer, alors une voix céleste se serait écriée :

« Un fils te naîtra, o Isaac, un joyau spirituel qui illuminera le monde de sa sagesse »

pour enjoliver encore un peu plus ce récit, on raconte à Worms que lorsque la Mère de Rachi était enceinte, elle marchait un jour dans la rue quand deux attelages entrèrent en collision.
Effrayée, elle se pressa contre un mur qui s’incurva pour lui faire de la place !
C’est ainsi que sa famille, craignant une accusation de sorcellerie, quitta Worms et alla à Troyes où naquit un fils prénommé Salomon.
Certains prétendent que plus tard, Rachi enseigna dans cette anfractuosité et l’on montre au touriste éberlué, un siège dressé sur trois marches comme étant la « chaise de Rachi » bien qu’il n’ait jamais enseigné à Worms !

Rachi et Godefroi de Bouillon :

La fin de Rachi qui aurait pu être paisible fut tourmentée par les massacres anti-juifs de la première croisade, cependant ses écrits ne font aucunement mention de ces faits.
En revanche, le « trucage » le plus fascinant des légendes est la rencontre entre Rachi et Godefroi de Bouillon.


Sur le point de partir pour la première croisade, Godefroi de Bouillon aurait demandé à rencontrer Rachi de Troyes ; celui-ci refusa de venir !
Godefroi de Bouillon se serait alors rendu à Troyes accompagné de ses cavaliers mais il fut bredouille.
Rachi n’apparaissant toujours pas, Godefroi repartit et sur la route, il rencontra un élève du Maître.

« Veuillez –lui dire qu’il doit paraître devant moi et je jure qu’il n’a rien à craindre »

Rachi apparut alors et Godefroi lui posa un certain nombre de questions, sa réponse se présenta comme une prédiction :

« Vous prendrez la Ville et vous régnerez sur Jérusalem trois jours, mais le quatrième les autochtones vous mettrons en fuite et vous reviendrez céans avec seulement trois chevaux ».

« Cela se peut, mais si je reviens avec seulement un cheval de plus, je mettrai à mort tous les Juifs de France »

Après quelques années, Godefroi de Bouillon revint avec trois cavaliers ; il résolut de mettre sa menace à exécution mais quand ils pénétrèrent dans Troyes, une pierre se détacha et tua un cheval !
Le Duc s’inclina devant la sagesse du Maître et voulut lui rendre hommage mais hélas (trois fois hélas) il était déjà mort (ce n’est pas de chance !).

Tout cela est fascinant, trop bien ficelé pour être vrai ; on dirait une superproduction hollywoodienne !

En réalité, Godefroi n’est jamais revenu des croisades, il est décédé à Jérusalem le 18 août 1100 ; Rachi est mort cinq ans après, le 29 Tammouz 4865 (13 juillet 1105)


La fin de Rachi

Son lieu de sépulture reste un mystère, tout a été effacé ; il existe une Tradition qui le lie à Prague ; mais de toute façon, son mérite continue à nous protéger.

Dr Aharon Feldmann-5764

Sources :

Sahlehet ha Kabbalah – Venise-1587
Raschi,his teaching and personality-NY-1958 by S.Ferderbusch
Rachi de Troyes le mythe. Archives juives-Colette Estin-1998


Charlemagne et les Juifs

Quand Charlemagne (748-814) succède à son père Pépin le bref en 768 et devient roi des Francs, il n’y a pratiquement plus de païens dans le royaume, sauf quelques enclaves germaniques.
On dénombre, cependant, un certain nombre de Communautés Juives, qui y vivent et qui sont acceptées dans la vie publique.
On trouve ces Communautés à Aix la Chapelle, Bordeaux, Soissons,Lyon,Arles,Narbonne…,
les Juifs vivant à la ville ou à la campagne.

Polyglottes, ayant des contacts avec d’autres Communautés, les Juifs vont permettre au jeune empire de développer les échanges économiques et commerciaux.
Les marchands exportent vers l’Italie, l’Espagne des esclaves, des fourrures, des armes et importent des épices, des baumes, des dattes, des métaux précieux….

Si les Juifs ont continué à bénéficier du droit romain, le droit traditionnel est toujours de vigueur, servant à régler les litiges intérieurs de la Communauté, ainsi que les rapports entre les Juifs et les chrétiens.
Il est à noter que Charlemagne (Carolus Magnus) a établit une unique discrimination juridique : un Juif s’il este contre un chrétien doit fournir un plus grand nombre de témoins qu’un chrétien dans la même situation.
En fait, les seules interdictions légales sont d’origine ecclésiastique et visent à protéger le serviteur chrétien : interdiction de le faire travailler le dimanche ou un jour de fête ; cependant les Juifs restent exclus des fonctions officielles, sans doute à cause du caractère chrétien de l’organisation sociale, exception faite du Juif Isaac qui fut chargé par Charlemagne d’une mission diplomatique auprès du Calife Haroun al-Raschid à Bagdad.

A propos de l’assimilation, si les Juifs continuent à recevoir des prénoms bibliques, ils les latinisent rapidement ainsi Nathan devient Donatus, Isaac Gaudionus……………
Rapidement, au IXe siècle, les Juifs germanisent leur patronyme et seule la mention Judaeus hebraeus qui suit leur nom dans les textes permet de suivre leurs traces.
Ainsi, les Juifs parlent la langue de l’Empire, il n’est pas encore question ni de ghetto, ni de massacres, ni de signes distinctifs, ni de vêtement particulier ; la seule différence c’est que les Juifs portent une barbe et des cheveux longs alors que les Francs chrétiens se rasent ! (Exit la légende de l’empereur à la barbe fleurie).

Les chrétiens fréquentant ou travaillant chez (ou avec) les Juifs suivent leur rite, de nombreux échanges spirituels ont lieu, d’où la notion de Judaïsants créée par les théologiens de l’époque.

Ce qui va inverser la tendance, c’est l’hostilité des clers carolingiens envers le refus de conversion des Juifs de l’Empire, cette indocilité spirituelle va fort irriter ces hommes habitués à l’obéissance autocratique.
La tolérance de Charlemagne, la paix de l’Empire a donc permis un équilibre précaire ; après la mort de Charlemagne, ses successeurs vont autoriser la polémique spirituelle, exacerber les sermons tout en interdisant la violence et la persécution.

C’est l’affaiblissement de l’Empire, ses divisions vers 841, sa disparition au Xe siècle et l’anarchie qui va suivre qui vont faire exploser le système


Dr Aharon Feldmann-5765

Sources :

Tout a commencé en gaule.E.Benbasa-actualités de l’Histoire/04.01
Histoire religieuse de l’occident médiéval.J Chelini/1991



Brigitte ne veut pas sortir du chou...

SAVIEZ –VOUS que la vieille chanson apprise aux enfants dans les écoles « Biquette ne veut pas sortir du chou » vient tout droit d’un chant araméen « Had Gadya » que l’on chante à Pessah et qui a transité vers le français via le provençal ?

Pour le grand public, et de très nombreux Juifs, l’histoire des Juifs de France semble avoir commencé avec l’affaire Dreyfus pour s’achever avec la shoah.

Le Judaïsme français a, dans les esprits, deux sources : les Juifs d’Europe centrale (Ashkénazes) et les Juifs d’Afrique du Nord.

Toutes ces notions, des mauvaises langues l’ont dites et des mauvais esprits l’ont cru !

En réalité, des communautés Juives très nombreuses vivent en France depuis l’époque romaine se déplaçant d’une province à l’autre sous la contrainte des expulsions.

Malgré les interdits, les massacres, les taxes démesurées, les Juifs ont eu de nombreuses activités.

L’histoire enseignée ignore le nom de Rachi, oublie les massacres perpétrés par les croisés , les spoliations, les dénonciations….

Il faut espérer que les quelques notions sommaires développées contribueront à la mise en valeur du patrimoine Juif de France qui est une partie non négligeable du patrimoine national
Dr Aharon Feldmann

Nature et Judaisme-Dr Aharon Feldmann-5768


Écologie,Nature,Pseudo-réchauffement de la planète;tous ces mots résonnent aujourd'hui à nos oreilles.
Le Judaïsme a comme particularité ses notions de limite et de responsabilité.
D.ieu nous a confié la Nature,l'environnement pour que l'on puisse y exercer nos prérogatives.
Dans la Torah, le verset 28 de Bérechit déclare " Conquérez-là",beaucoup de gens ont pensé que ce verset nous demandais de détruire la terre et la nature,alors que nos Commentateurs nous ont expliqué que l'homme doit aménager la Terre,celle-ci a été confiée à l'homme pour gérer tous les êtresvivants .
Ce qui nous est occulté , aujourd'hui,c'est que le respect de la nature est une notion à la fois morale et politique ,c'est un problème de société à l'échelle de la planète.
La planète est en danger, certes , les pesticides détruisent la terre en profondeur , mais D.ieu nous a donné des solutions scientifiques simples pour résoudre ces problèmes,la Nature doit être respectée mais comme la Création est perfectible, l'homme doit intervenir ;car si la Terre venait à être détruite, en extrapolant,le Shabbes ne serait plus!
L'exploitation à outrance de la nature ou les nuisances provoquées par la société industrielle et l'économie de gaspillage sont des réalités tangibles,cependant il semble bien que face à ces réalités préoccupantes naissent des phobies qui ressemblent à des mystifications ;l'une d'elle est la question du réchauffement global de la planète,tarte à la crème de ce début de siècle qui mise sur la crédulité et la peur du public.
Le propre du climat est de changer , mais le réchauffement de la planète serait pour certains inéluctable.
L'étude du passé est une Mitzva [ Deut 32:7] , or si on se penche sur l'échelle paléo-climatique ,desboul versements colossaux ont déjà eu lieu ; ainsi à une époque , le Sahara recevait des pluies abondantes,il était parsemé de lacs et parcouru par des éleveurs comme le monte de nombreux dessins rupestres.
Avoir peur d'un réchauffement climatique est étrange, historiquement nous savons que les périodes chaudes ont toujours été fastes comme au début de notre ère avec l'empire romain ou la découverte des amériques vers 1150 par les vikings.
D'où vient le mythe du réchauffement climatique ; en 1988, les USA connurent une grande sécheresse;peu de temps après,des statisticiens déclenchèrent une "panique climatique"préparée depuis longtemps par les pseudo-écologistes. dès lors , le climat ne fut plus l'affaire des climatologues mais des médias!
Dès lors ,la responsabilité de l'homme dans le changement climatique fut vite établi.................!
Alors, que la Terre se réchauffe , soit , mais dans certaines zones seulement comme le montre certaines mesures effectuées par le GIEC (Groupement Intergouvernemental pour l'Etude du Climat) entre 2004 et 2007;en fait,il s'avère que des régions se réchauffent ,ainsi le réchauffement de la péninsuleantarctique n'est pas du à l'effet de serre mais simplement est commandé par une intensification vers le pôle d'air chaud d'origine tropicale.
La leçon de tout cela ,c'est qu'il n'existe pas de climat global,les catastrophes apocalyptiques de style hollywoodienne sont fantaisistes,la connaissance de la Nature est une Mitzva,la Torah nous explique dans toutes les Parachioth les limites de l'homme et son besoin d'apprentissage ,le climat ne dépend pas de l'homme mais de D.ieu;comme le déclare le Perek Chirah ( le Chant de la Création) " les Cieux racontent la gloire de D.ieu et le firmament proclame l'oeuvre de Ses mains" [ Psaume 19.2]
Sources : * Perek Chirah
* Interview Marcel Leroux(prof de climatologie-CNRS) -Nvlle revue d'Histoire
* le Pentateuque
Dr A.Feldmann-5768

Dragons


En marge de l’exposition Dragons : Entre Science et fiction du Muséum d’Histoire Naturelle, nous allons essayer, à la lumière de nos Sages, de mémoire bénie, d’expliciter certains éléments.
Cette exposition, au demeurant très attrayante, pose un certain nombre de questions sur la légende draconienne universelle ; il est pourtant dommage qu’on en sorte avec une idée préconçue, un peu trop extrême-orientale !
La Torah, les Commentateurs font un certain nombre de références au Dragon ; ce terme générique englobant « le fier serpent volant » du Livre d’Ezéchiel, le « Tanim », les « Taninim », le « Léviathan » et le « Drakon » du Talmud !
De toutes les créatures du bestiaire fantastique, le dragon est peut-être la plus fameuse créature depuis l’Occident jusqu’à l’Orient ; non seulement par son gigantisme mais aussi par la vivacité de sa légende.
Vu sa multitude de représentations, il est clair, à notre point de vue, que d’essayer de découvrir la vérité semble une gageure !
Le terme dragon, vient du grec « drakon » qui signifie « fixer du regard », ce terme s’applique en fait à la plupart des monstres reptiliens.


Pour les psychanalystes, la représentation du dragon, à la fois dans les rêves, les contes et les mythes représente le principe de transcendance qui permet à tout individu d’accéder à un niveau de conscience supérieur où il réalise la plénitude de son être, en se libérant de l’image de sa mère.

La première question basique à se poser est de savoir si le dragon a (ou a eu) une réalité physique ?
Les os fossilisés (ou non) de dinosaures ont souvent été assimilés à des « os de dragons » ; en Chine, il existe toujours dans la province de Guizhou une colline dite « colline du Dragon caché » où les autochtones venaient chercher de petits dragons en ignorant qu’il s’agissait de fossiles !
Ceux-ci étaient de petits reptiles marins (ressemblant au fameux Nessie-Loch -Ness) de trente à trente cinq centimètres ayant pour nom :
Keichousaurus hui, avec un corps en forme de poire et un cou sinueux.



De nombreuses légendes nous parlent de dragon vivant et de leur implication avec l’environnement.
Aujourd’hui, zoologiquement parlant, on dénombre un certain nombre de dragons tels les crocodiliens, tel le dragon de Komodo (Varanus komodoensis).
Découvert en 1912 en Indonésie, il conserve sa réputation de mangeur d’hommes !
Ce reptile a sans doute survécut grâce à ses caractéristiques morphologiques remarquables telle son épaisse cuirasse d’écaille fossilisée, une queue puissante et une dentition redoutable


Ce qui laisse à penser que partout où il y a des reptiles, il y a
Un mythe draconien !
Comment a –t-on représenté le dragon en Occident et en Orient ?
Au point de vue psychanalytique, la symbolique du dragon est entièrement réalisée quand on est en présence du dragon ailé quadrupède qui allie l’univers terrestre par ses pattes, l’univers aquatique en tant que reptile et aérien par ses ailes.
Symbole complexe, le dragon peut représenter, à certains égards, le Yetser-ara (le mauvais penchant) que l’homme doit combattre en lui-meme.
Dans la littérature dite pour enfants, le dragon est très rarement le symbole du mal absolu !
Il est généralement représenté comme un monstre sympathique très ancien et ami des enfants !


Jardin des Plantes-2006

Le dragon a été un emblème militaire commun à de nombreux peuples indo-européens ; il a été présent sur les drakkars des Vikings comme sur les bateaux de Guillaume le Conquérant.
Rien qu’en France, on dénombre une quarantaine de légendes draconiennes telles la Tarasque de Tarascon, la Graouilly de Metz………….



Tarasque
Dans l’art héraldique, on rencontre souvent le dragon, où il représente la force et la vaillance, en aucun cas, il ne représente un maléfice !
Au contraire, il surveille courageusement les trésors.
Ce n’est qu’au XI-XVeme siècle que les artistes vont fixer l’image du dragon telle qu’on la connaît aujourd’hui ; il est souvent représenté en tant que Wyvern, avec deux ailes de chauve-souris, un corps et une queue de serpent se terminant par un dard et deux pattes.



Exposition dragon-2006-Muséum histoire naturelle

La représentation du dragon européen est très proche de celle du dragon, chinois, la route de la Soie y est sans doute pour quelque chose !
En effet, si le dragon d’Asie a un corps qui demeure celui d’un serpent couvert d’écailles, ses pattes sont celles du tigre et se terminent par des griffes d’aigle.
La forme de sa tête est celle du dromadaire, elle est surmontée d’une paire de cornes, le cou est souvent muni d’une crinière de lion ; le nombre de griffes varie entre trois et cinq et demeure un indicateur du « rang » du dragon.
Seul l’Empereur de Chine (et ses proches) pouvaient utiliser comme emblème un dragon à cinq griffes.
La couleur dudit dragon était aussi importante, le jaune était celle de l’empire.


Les Drakons et nos Sages

La Mishna quand elle discute du type de représentations qui doivent être
détruites car elles sont idolâtres, inclus l’imaged’une créature que l’on nomme « Drakon ». (Mishna, Avodah Zarah 3 :3)
La question qui se pose alors est la suivante, si la Mishna fait référence à une image idolâtre, le drakon n’existe pas ; cependant, à d’autres endroits du Talmud (Berakhot 62a, Gittin 57a), il est fait mention d’une créature réelle !
La Torah fait référence à des créatures nommées « TANINIM »,
et toujours avec un aspect différent, ce qui laisserait à penser que le TANIN
[Singulier de Taninim] est un ensemble de différentes créatures ou tout du moins un terme générique !

Dans la Torah, le Tanin semble parfois faire référence à un serpent :
« Venin de Serpents [Taninim], leur vin poison [Chamas] cruel des vipères » [Deutéronome 32 :33]
Seuls les serpents sont mortels par leur venin


Figure 1 muséum Histoire Naturelle Pars

Ailleurs, le terme Tanim évoque irrémédiablement une créature aquatique, ce qui pourrait éliminer le serpent, cependant le serpent de mer existe mais il reste une créature complexe et mystérieuse dont nous reparlerons.
« Louez D.ieu sur l’étendue de la Terre
Monstres marins [Taninim] et vagues profondes » [Tehilim 148 :7]
Pour ajouter à la confusion, à un autre endroit la Torah nos parle d’un mammifère.

« Ses palais seront envahis par les ronces, ses forteresses par les orties et les chardons, ils deviendront la demeure des chacals [Tanim], le séjour des hiboux » [Isaïe 34 :13]


Figure 2
A un autre endroit, la Torah nous parle du crocodile !
« Ainsi parle le Seigneur D.ieu : Voici, je m’en prends à toi, pharaon, roi
d’égypte grand crocodile [Tanin], couché au milieu de tes fleuves »
[Ezéchiel 29 :3]
Il est intéressant de noter ici que le bâton de Moise va se transformer en serpent [Nachach].
« Il dit « Jette-le à terre » Il le jeta à terre et il devint un serpent [Nachach]
Et Moche s’enfuit de devant lui » [Chemot 4 :3]
Alors que le bâton d’Aharon se transforme en Tanin !
Le Rav S.R. Hirsch dans son commentaire sur ces versets nous explique
que le Tanin n’est sans doute pas un serpent mais une créature aquatique
terrifiante [Berechit 1 :21].
« Pharaon est lui-même nommé [Tanin] le grand animal aquatique qui doit sa vie à la bienveillance des divinités du fleuve » !




Figure 3: vivarium jardin des plantes-Paris

Devant la multitude d’explications, on peut raisonnablement penser que la Torah nous parle de deux créatures différentes : le Tanim et les Taninim !

TANIM et TANINIM sont des termes qui, selon les Commentaires du Rav S.R.Hirsch sur Berechit, qui ont une étymologie et une signification problèmatique, nous envoyons les exégètes à son commentaire Berechit 1
Tanim est le pluriel de Tan, petit mammifère vivant dans le désert, sans doute le chacal.
Taninim est le pluriel de Tanin qui a été décrit comme un serpent, un crocodile et une créature aquatique.
C’est donc avec ce terme Tanin que les possibilités d’interprétation sont les plus vastes, ce qui permet d’ailleurs d’inclure dans ce terme les dragons, les serpents de mer et les dinosaures.

Nous évoquerons dans d’autres articles ces créatures ; en attendant bonne lecture !




Dr Aharon Feldmann-5766
Bibliographie
- Le Pentateuque
- Le livre d’Ezéchiel
- Le livre d’Isaie
- Commentaires du Rav S.R.Hirsch sur Berechit et Chemot
- Exposition du Muséum d’Histoire Naturelle-2006
- Mysterious creatures Rabbi N.Slifkin

Torah et sciences: n°1


Photo prise en 2005

Réflexions sur un texte du Rav Avi Shafran (dir.des affaires publiques del’Agudath Israel of America)
Dr Aharon Feldmann- 5766
« C’était un calamar de dimensions colossales, ayant huit mètres de longueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la direction du Nautilus.Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes glauques.
Ses huit bras , ou plutôt ses huit pieds implantés sur sa tête , qui ont valu à ces animaux le nom de Céphalopodes , avaient un développement double de son corps et se tordaient comme la chevelure des Furies…. »
Vingt mille lieues sous les mers- Jules Vernes-1869/70
Qu’est ce que le calamar colossal peut avoir de commun avec Maimonide ?
A première vue, rien ! bien qu’ils soient tous les deux des sujets d’actualité.(année Jules Vernes/ année Maimonide)

Depuis quelques années, on parle beaucoup du calamar colossal.
Jadis considéré par des esprits bien-pensants comme une chimère, une ineptie, un canular contraire à l’hypothèse de Darwin, la charmante bestiole est aujourd’hui une réalité concrète.
Le mythe du calamar géant, connu sous le nom de Kraken est né dès le 12 eme siècle dans un certain nombre de récits scandinaves, les marins affirmant que le kraken pouvait enserrer un navire avec ses tentacules et le couler !

Récemment , on a ramené ce calamar à des dimensions moins fantaisistes ; cependant , une dépêche de l’agence Reuter ( 18/10/02) nous a appris la capture d’un calamar rare et dangereux d’environ cent cinquante kilos , avec des yeux de la taille d’une assiette et des griffes acérées . Ce calamar, en cours de croissance ,n’atteint pas pourtant ,selon les spécialistes du musée océanographique de Nouvelle Zélande,la taille du calamar colossal dont le poids peut avoisiner la tonne et dont les tentacules approchent les treize mètres !

Seuls des restes de calamar colossal ont été trouvé dans l’estomac de cachalots ( leurs prédateurs) mais selon le biologiste marin Kat Bolstad, le calamar colossal n’est pas une chimère Vernienne mais un monstre abyssal réel et dangereux



Une semaine après avoir eu des informations sur le calamar , les étudiants de la page quotidienne du Daf yomi ont été confrontés ,dans le Traité Chullin , à une créature bizarroïde , une sorte « d’animalcule » se développant spontanément à partir d’une souillure ou d’une putréfaction !

Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Que penser de tout cela ?

Sans doute Ha.chem a-t-il voulu nous permettre de réfléchir sur le comportement d’un scientifique devant l’étrange !

Jusqu’en 1878, parler du calamar colossal ou du calamar géant était irréaliste ; personne ne croyait les récits des pêcheurs jugés fantaisistes et oniriques.

Mais en 1878, un calamar géant s’échoua sur la plage de Thimble Tickle à Terre Neuve ; il avait un corps d’environ six mètres cinquante et une de ses tentacules dépassait dix mètres de long.
Au cours des décennies suivantes, de nombreuses carcasses de calamars géants ont été ramenées !

Quelques années auparavant, un océanographe français – Arthur Mangin- analysant de nombreux récits déclara ;
« le Sage et le Scientifique ne doivent pas ipso facto admettre les histoires qui parlent d’animaux fabuleux…, car l’existence de ceux-ci pourrait être en contradiction avec les grandes Lois de l’harmonie et de l’équilibre qui régissent la Nature ».

Son ouvrage, les mystères de l’Océan, paru quatre ans avant celui de Jules Verne et inspira grandement ce dernier dans la description de la créature qui attaque le Nautilus !

Rebondissement cette année(2005) où une équipe japonaise de l’Association d’observation des baleines d’Ogasawara a réussi à prendre les premières images d’un calamar géant (l’Architeuthis) dans son environnement naturel (Pacifique nord,niveau iles Chichijima)

Leurs travaux ont été publiés dans Proceedings of the Royal Society.Biological Sciences.
Environ sept cent ans plus tôt, Maimonide a laissé un héritage littéraire et médical de premier ordre.

Il fut non seulement un Sage, un Erudit, mais il nous a laissé le Mishné Torah (achevé en 1180), véritable traité de codification de la Loi biblique et talmudique.

Il fut, en outre, un grand médecin, à la cour du vizir Al Fadhil, régent d’Egypte en l’absence du sultan Saladin le grand.

Il nous a laissé un certain nombre de traités dont les « Commentaires sur les aphorismes d’Hippocrate », « les Commentaires sur les aphorismes de Moise [ Pirke Moshe] »….
Dans son Commentaire sur le Traité Chullin [chap 9], à propos de l’animalcule naissant spontanément de la putréfaction, le Rambam déclare :
« l’existence d’une telle créature est un phénomène bien connu, de nombreuse personnes m’ont dit qu’elles ont observé ce phénomène, bien que l’existence d’un tel animalcule généré par la putréfaction ne peut être expliqué ».

Avant d’aller plus loin, réfléchissons un peu et essayons d’éliminer de notre esprit la réfutation de la théorie de la génération spontanée par Louis Pasteur au dix neuvième siècle.

Il est admis , à l’époque du traité Chullin , que les vers sont le produit de la putréfaction [ Chullin 67b] et le Rambam semble admettre cette théorie de la génération spontanée ,qui soit dit en passant est forte ancienne et a été décrite par Aristote ;dans ses « aphorismes médicaux » , il déclare en citant Galien « des inflammations qui sont nommées tumeurs……on y trouve quelques fois des créatures qui surgissent de la putréfaction »
[Aphorismes 24 :11]

Cette théorie qui prônait le fait que la vie provient d’un monde inerte a longtemps (jusqu’au 18 eme siècle) été la norme biologique.

Revenons maintenant à notre propos, nous sommes donc confrontés à deux démarches intellectuelles opposées ; l’une émanant d’un universitaire français- Arthur Mangin – imbu de cartésianisme et qui rejette tout ce qui est hors norme et l’autre, un Sage, qui admet que tout a été crée par Ha.chem et donc ne rejette rien même s’il ne comprend pas.

La créature décrite dans le Talmud aurait pu être un leurre théorique au même titre qu’un certain nombre d’exemples cités dans d’autre Traités comme « le bâtiment qui vole sur l’air », « le chameau volant »…..

Le Rambam, fameux par son approche rationaliste aurait pu d’emblée rejeter cet animalcule, mais grâce à D.ieu, Maimonide n’avait pas l’esprit obscurci par le cartésianisme, il a eut l’audace dans ses « aphorismes médicaux » d’exprimer l’ignorance de la science devant un tel phénomène tout en n’excluant pas la possibilité de la réalité de celui-ci.

C’est la démarche qui semble la plus logique pour un scientifique !
Nous pourrions croire, à tort, que cette querelle est un cas isolé ; il n’en est rien !
La Science avec un grand S ne s’est pas toute faite dans les Ecoles, les Universités et autres chapelles du savoir.

D’autres voies, plus bucoliques, ont été utilisées.
La méthode de ces chercheurs n’a jamais été officielle, ils se sont passés de décorations et d’honneurs ; ils se sont contentés d’être des passionnés, des romantiques, des jusqu’aux boutistes pour élaborer des théories apparemment loufoques ou magie et raison se sont entremêlées pour aboutir, finalement, à faire progresser la Science !

Citons ici l’anglais William Gilbert (1544-1603) qui étudiat les propriétés du magnétisme et prétendit qu’en plaçant un aimant sous la tête d’une femme endormie, on pouvait savoir facilement si elle était fidèle ou non !

Et Kepler, le savant qui découvrit l’orbite elliptique des planètes et qui s’ingéniât à décrire les monstres lunaires !...............

Que doit donc faire un scientifique « officiel » quand il fait une observation qui ne semble pas cadrer avec la norme, il doit émettre une hypothèse simple, élaborer un raisonnement puis en apporter la démonstration ; c’est ce qui a été réalisé pour la théorie de la Relativité, la Mécanique quantique……….mais comme le dit si bien Sherlock Holmes :
« c’est une erreur fondamentale que d’échafauder une théorie sans avoir de données, Watson ! »

Certains chercheurs aujourd’hui chuchotent d’ailleurs que si les mathématiques s’appliquent dans de nombreux cas pratiques, il n’y a aucune garantie qu’une expérience puisse un jour révéler sans ambiguïté aucune quelle théorie de la mécanique quantique est valable.

Il en est de même pour la théorie de la Génération spontanée !
Réfuter cette théorie a été le cheval de bataille du physiologiste italien Lazzaro Spallanzi ( 1729-1799).

Farouche adversaire de cette théorie, défendue entre autre par Buffon, il fit un ensemble d’expériences qui sembla infirmer la dite théorie ; il inaugura ainsi les débuts de la microbiologie un siècle avant Pasteur !

Nous n’entrerons pas ici dans cette polémique, mais n’oublions pas que le Rambam dans ses « aphorismes médicaux » semble se réclamer de la théorie de la génération spontanée sans pour cela y adhérer comme de nombreux savants du moyen age !
« les vers générés dans la chair d’un cadavre, qu’ils soient vivants ou morts, ne communiquent pas l’impureté du cadavre »
[de l’impureté du cadavre 3 :10]

Mais comment expliciter cette théorie, les civilisations antiques croyaient que les pucerons naissaient dans les bambous et que la boue pouvait engendrer des vers

Il est à noter, d’ailleurs, qu’avec la réfutation de la théorie de la génération spontanée, l’origine profane de la vie est redevenue un mystère !

Pourtant, la Science d’aujourd’hui fait de nouveau appel à cette théorie de la génération spontanée ou abiogenèse pour tenter d’expliquer l’évolution chimique la Terre.

C’est notamment les travaux du biochimiste soviétique Oparin en 1924 qui ont démontré que l’origine de la vie était une sorte de génération spontanée mais qui s’étendait sur une période de temps très longue, ceci ne venant pas contrarier les théories de Pasteur !
Ceci ne conforte-t-il pas notre Foi ?

« Au commencement D.ieu créa et le ciel et la terre » [Béréchit 1]
Dans son Commentaire du Pentateuque, le Rav S.Hirsch précise que la doctrine qui réduit le rôle du Créateur à celui d’une espèce de sculpteur est une doctrine païenne mais en même temps un mensonge fondamental ; il est clair que la substance de toute existence provient du libre et tout puissant vouloir de D.ieu [Psaume 119 :130].
« c’est la libre et toute puissante volonté de D.ieu qui a créé la substance, qui lui a incorporé les forces et qui a établit les lois selon lesquelles celles-ci engendrent les formes ».

La force du Rambam, en matière de réflexion scientifique, est qu’il n’a jamais rejeté l’inconnu et que, contrairement a beaucoup d’autres, il n’a jamais dissocié l’incompréhensible du compréhensible !


Sources :
+ Commentaires sur le Pentateuque- Rav S.Hirsch
+ 20 000 lieues sous les mers - Jules Verne
+ Traité Chullin
+ les Mystères de l’Océan - Arthur Mangin
+ la médecine tirée du Mishné Torah- Pr Fred Rosner
+ The medical Aphorism of Moses Maimonided-F Rosner et S Munter
+ Histoire sentimentale des sciences- Nicolas Wirkowski H